L’élaboration et la mise en œuvre des projets de sortie ont toujours été au cœur des enjeux de l’accompagnement en centre éducatif renforcé (CER) ou fermé (CEF). La fin de la prise en charge au sein de ces dispositifs est souvent synonyme, pour les adolescents, d’une rupture brusque avec un cadre très contenant et sécurisant. Durant cette phase délicate, les risques de récidive et de régression peuvent être importants. Pour cette raison, la CNAPE soutient, par la présente note, la pertinence et l’impact positif de l’accompagnement post-placement en CEF et CER.
Depuis plusieurs années, le secteur associatif habilité (SAH) dénonce pourtant des dysfonctionnements sur l’anticipation et la gestion de l’après-CER et l’après-CEF. Les professionnels de terrain relatent notamment l’incapacité des services de milieu ouvert de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de garantir un réel suivi des jeunes à l’issue de leur placement. Ces derniers expriment, pour la plupart, le besoin d’un soutien plus appuyé pour inscrire leur nouveau projet de vie dans la durée. Les associations se sont déjà largement emparées de ces questions en imaginant des dispositifs « hors les murs » innovants et peu coûteux de suivi post-placement. Proposés sous un format expérimental, ces projets s’appuient tous sur la même philosophie : prolonger l’intervention éducative sur un temps limité en tirant profit du lien tissé avec les jeunes dans le seul but de sécuriser leur parcours d’insertion.
La CNAPE appelle à déployer et financer cette démarche d’accompagnement post-placement en CEF/CER portée par les acteurs du SAH, en prenant appui par exemple sur des conventions multipartites et en associant pleinement les services de milieu ouvert. La présente note propose un argumentaire étayé sur l’intérêt et la plus-value de l’accompagnement post-placement, ainsi que des recommandations concrètes pour réussir son déploiement dans de bonnes conditions.