La CNAPE se félicite de la proposition de loi visant à renforcer l’accompagnement des jeunes majeurs vulnérables vers l’autonomie.
Depuis des années, notre fédération alerte les pouvoirs publics sur la situation des jeunes sortant de la protection de l’enfance et milite pour améliorer leur accompagnement. Comparé à l’ensemble des jeunes du même âge, le niveau d’exigence est disproportionné pour les jeunes sortant de la protection de l’enfance qui doivent faire rapidement preuve d’autonomie et affronter simultanément – et non graduellement – toutes les transitions qu’implique le passage à l’âge adulte : le logement, les ressources, l’emploi, le réseau de socialité… et la sortie de la protection de l’enfance.
L’anniversaire des 18 ans est une date couperet alors même que ce passage à la majorité et à l’autonomie doit être pensé comme une transition et non une rupture qui suppose tout un processus de préparation, un cheminement, une maturation quant aux perspectives d’avenir. Cela demande du temps qui peut varier selon chacun, selon le projet, selon le contexte. Paradoxalement, il est traité de manière de plus en plus abrupte par les départements et a minima, faute sans doute de moyens appropriés pour accompagner les jeunes majeurs et de portage politique affirmé tant par les départements que par l’État.
Dans le cadre des travaux législatifs de la loi du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfant, la CNAPE avait souhaité rendre systématique un accompagnement autant que nécessaire en direction des jeunes majeurs sortant de l’aide sociale à l’enfance face au constat de restriction des contrats jeunes majeurs (en nombre et en durée et avec des critères d’éligibilité très restrictifs).
La proposition de loi est une nouvelle opportunité visant à améliorer les réponses et les modalités de prise en charge et d’accompagnement de ces jeunes. Les quelques propositions d’amendements élaborées par la CNAPE vont dans le sens de la proposition de loi. Ils soumettent des ajustements compte tenu de l’observation, de l’analyse et de l’expérience de terrain dont peut se prévaloir la fédération. L’enjeu est considérable s’agissant de ces milliers de jeunes majeurs dont la situation ne cesse de se dégrader et dont l’avenir est de plus en plus compromis