Le 3 avril, Adeline Hazan, Contrôleure générale des lieux privatifs de liberté (CGLPL), présentait le rapport d’activité 2017 de l’institution.
S’agissant des prisons, le sujet majeur de préoccupation est celui de la surpopulation carcérale.
L’autorité alerte également sur l’augmentation du nombre de mineurs détenus (ils étaient 775 au 1er juin 2016 et 842 au 1er mars 2018) avec un taux d’occupation de 104% des quartiers mineurs. Elle constate également une augmentation des mineurs non accompagnés en détention et l’augmentation du nombre d’enfants placés en rétention. A cet égard, dans le cadre du projet de loi pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif, la Contrôleure générale s’est adressée aux parlementaires et s’est positionnée pour l’interdiction du placement des enfants en centre de rétention.
Concernant les centres éducatifs fermés (CEF), le CGLPL a visité 5 centres en 2017 dont 3 sortants de crises graves. Le constat fait est que les CEF sont des structures d’une extrême fragilité et qu’il existe des situations très contrastées d’une structure à l’autre. Ainsi le CGLPL a rencontré des « situations exemplaires » tout comme des « situations dramatiques » qui peuvent « très rapidement évoluer dans un sens comme dans l’autre ».
Les principales recommandations du Contrôleur portent sur le recrutement et la formation des personnels et la nécessité d’un encadrement stable, qualifié et en nombre suffisant.
Lors de cette réunion la CNAPE a précisé que si elle partage la majorité de ces constats, l’image négative véhiculée sur les CEF, notamment par les médias, n’incite pas les professionnels à venir travailler en CEF. Or, dans le même temps, il est reproché aux structures d’embaucher des professionnels non diplômés ou insuffisamment formés. Consciente de l’enjeu fort que revêt la formation, la fédération mène actuellement une réflexion avec ses adhérents sur ce sujet et s’est rapprochée d’écoles du travail social pour travailler cette problématique : mieux faire connaître le champ pénal et les CEF aux étudiants, faire des CEF des lieux de stage, et développer des modules de formation spécifiques et dédiés.
La CNAPE a également rappelé que les rapports de visite sont publiés et mis en ligne plusieurs années après les contrôles, ce qui limite leurs intérêts et impacts, notamment lorsqu’ils sont positifs, soulèvent la qualité des projets et contiennent des recommandation de bonnes pratiques, alors que les aspects négatifs sont publiés immédiatement.