La Conférence nationale du handicap s’est tenue le 11 février dernier. Attendue depuis de nombreux mois, elle a été l’occasion pour Sophie Cluzel de rappeler les actions menées depuis deux ans et pour Emmanuel Macron d’annoncer les mesures qu’ils souhaitent voir mises en place d’ici la fin du quinquennat.
Dans son discours, le Président de la République a mis l’accent sur la scolarisation des enfants en situation de handicap.
L’ambition est forte et l’impulsion politique à saluer : aucun enfant sans solution de scolarisation d’ici la rentrée prochaine. Pour y parvenir, l’exécutif prévoit d’accroître la formation des enseignants dès la formation initiale, de renforcer la coopération entre les familles, la communauté éducative et le secteur médico-social, de mettre à disposition des professionnels de l’enseignement des ressources pédagogiques pour l’adaptation des contenus des apprentissages aux besoins éducatifs des enfants, d’améliorer les conditions de travail des accompagnants et de favoriser l’accès à la scolarisation pour les enfants dont les besoins nécessitent un accueil et un accompagnement dans un établissement médico-social.
La CNAPE salue ces différentes mesures, gageons qu’elles se traduiront dans les faits. La fédération regrette néanmoins que la société inclusive pour les enfants soit aujourd’hui encore principalement vue sous le prisme de la scolarisation et de l’école. Certes, c’est un temps essentiel pour un enfant mais il ne faut pas oublier qu’il ne constitue qu’un tiers de son temps de vie d’enfant.
Par ailleurs, la CNAPE salue la reconnaissance du travail effectué par les établissements spécialisés en faveur des personnes en situation de handicap ayant les besoins les plus soutenus. Pour autant, elle regrette que les mesures annoncées, notamment la création de 1000 places en établissements, s’inscrivent encore dans une logique de places quand il importe de construire des solutions évolutives, modulables, personnalisées et globales. Pour la fédération, la création de places « de transition » ayant pour objectif d’accompagner la personne en situation de handicap dans les moments transitoires de sa vie (passage de l’élémentaire au secondaire, de l’enfance à l’âge adulte) répond davantage à l’impératif de flexibilité nécessaire pour la construction d’un accompagnement respectant les besoins des personnes et soucieux de leur bien-être.